Marie-Laure Gilberton

Entre le théâtre et la danse, elle n’a jamais voulu choisir et a décidé de mener les deux carrières de front. Elle danse différents styles, néo-classique (avec Sylvie Roukhadzé), danse contemporaine (avec la Compagnie 1+2), cabaret (danseuse au Moulin Rouge, soliste aux Folies Bergères, La veuve joyeuse à l’Opéra de Paris).

Au théâtre, elle multiplie les expériences, théâtre classique, contemporain, jeune public, marionnettes. Elle co-écrit L’homme aux Oreilles bleues en 2000 et Les mangeuses de pommes en 2008, participe à la mise en scène de plusieurs spectacles avec sa soeur Bérengère Gilberton (Le temps d’un Café russe, Jardins d’enfants) et travaille comme comédienne et marionnettiste au sein de la Compagnie Hubert Jappelle. En 2008, elle fonde la Compagnie la Voix de l’Ourse avec plusieurs artistes, compagnie qu’elle dirige aujourd’hui avec Hélène Guichard. Elle met en scène Une soirée américaine, La poussette à histoires et L’heure est Mûre.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.