Jean-François Maurier

Jean-François Maurier est directeur de compagnie, metteur en scène, comédien et pédagogue.

Formé initialement au mime corporel avec le théâtre du mouvement (Claire Heggen, Yves Marc) et avec Etienne Decroux, il a eu l’occasion de se confronter en temps que comédien à la langue de nombreux auteurs : Molière, Marivaux, Brecht, Beckett, Lessing, Corman, Grumberg, Sartre, Rouabhi, Metellus, Voltaire, Labiche, Shakespeare, Tchekhov…

Il a joué entre autres sous la direction de Nadine Varoutsikos, Pierre Vial, Hubert Jappelle, Vincent Colin, Dominique Lurcel, Marie Chavelet, Violaine Brébion et Marie-Laure Gilberton.

Il fonde en 1995 la compagnie Le Crik, qu’il dirige jusqu’en 2013, puis fonde la compagnie Le Klou en 2013.
Il s’y consacre à la création de formes singulières à partir d’une écriture plateau, en plaçant au cœur de ses préoccupations la question du rire au service d’une réflexion critique et poétique. Avec sa troupe, il développe pour cela un travail de recherche spécifique autour du clown de théâtre.

En tant que directeur artistique au sein du Crik, il a créé successivement : Vie d’artiste, Les objets sont-ils ?, Fin de patrie, Complément d’objets, Un p’tit jardin sus l’ventre, C’est une fille !, Je vous Embarrasse très fort, Rêve Général puis On s’en fout qu’ça soit beau et Les Acharnistes au sein de la Cie Le Klou.

Depuis 1993, il poursuit un travail de pédagogue auprès des amateurs et des professionnels et dirige de nombreux ateliers et stages principalement consacrés au travail du clown de théâtre.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.