Geoffroy Guerrier

Comédien formé au théâtre, Geoffroy Guerrier a joué Sophocle, Molière, Shakespeare, Tchekhov, Strindberg, Feydeau, Labiche, Beaumarchais, Marivaux, Racine, Diderot, Musset, Jules Renard ou Garcia Lorca, sur de très nombreuses scènes depuis 1984. Sa formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique l’a poussé naturellement vers le répertoire classique, mais il a également eu la chance de jouer de plus en plus des auteurs contemporains, comme Agnès Marietta dont il crée 3 pièces entre 2005 et 2011. En complicité avec Hubert Jappelle, il travaille depuis 17 ans au Théâtre de l’Usine, qui est pour lui comme un port d’attache !

En 2006, Sam Mendes le choisit pour être Clifford Bradshaw (l’écrivain amoureux de Sally Bowles) dans sa mise en scène de Cabaret qui triomphe d’abord aux Folie-Bergères puis au Théâtre Marigny en 2011. Féru de langues étrangères, il a joué en italien, en espagnol et en français dans plusieurs mises en scène d’Angelo Savelli (directeur artistique du Teatro di Rifredi de Florence). Puis, en 2011, c’est le réalisateur Kang Honglei qui lui demande de participer à la série Nos années françaises, produite par la première chaîne de télévision chinoise (CCTV1), une aventure qui le mènera en Bourgogne mais aussi pour 2 mois entre Shanghai et Nanjing. Mais vous avez également pu le voir sur les chaînes françaises, dans des téléfilms ou des séries populaires.

Enfin, cherchant toujours à enrichir sa pratique du jeu, Geoffroy Guerrier a dirigé de nombreux ateliers. Il a aussi joué dans des lieux très différents, comme un bus, un restaurant, la rue, une prison, une cuisine, une arène, des places de village, des bibliothèques, des jardins, des écoles, des théâtres antiques, des zéniths, et des théâtres à l’italienne… rencontrant tous les types de public. En 2012, à Bercy, il est Huxley, le Paléontologue, sous la direction de Scott Faris pour le grand spectacle à effets spéciaux coproduit par la BBC Walking with dinosaurs !

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.