Bérengère Gilberton

Comédienne, marionnettiste, mais aussi plasticienne et metteuse en scène, elle travaille au Théâtre de l’Usine depuis de nombreuses années aux côtés d’Hubert Jappelle qui fait appel à elle sur la plupart de ses spectacles comme comédienne ou manipulatrice.

Elle a depuis toujours mené parallèlement à son activité d’interprète, un travail de création tourné vers la recherche et l’utilisation de tout son savoir-faire. Ses aventures théâtrales l’ont ainsi menée vers l’écriture dramatique, la création de marionnettes, la scénographie et la mise en scène. Outre des créations tout public, elle tourne volontiers son regard vers le jeune public et possède à son actif la réalisation de près d’une dizaine de spectacles créés pour eux, mettant en scène des auteurs tels que Pierre Gripari, Marcel Aymé ainsi que ses propres textes (Petit Pierre et les monstres…).

Elle rencontre la compagnie Travaux Publics lors de la résidence d’Agnès Marietta au Théâtre de l’Usine. Elle est l’interprète principale de trois de ses créations théâtrales Cœur de cible (en 2008) et À double tranchant (en octobre et novembre 2009 au Théâtre des Déchargeurs, puis en 2010 à la scène nationale l’Apostrophe) et Suite parentale en 2011.

Elle réside en tant que marionnettiste au Musée Départemental de l’Éducation, grâce à la DRAC pour l’année 2013, avec trois spectacles en création pour l’année 2012-2013, Le Vendeur de Murmures de P. Garnier, La folle Histoire de Mr G et Des chiffres ou de lettres ? de P. Garnier, des spectacles de marionnettes, musicaux et poético-comiques, avec la collaboration d’un musicien harmoniciste : Lionel Da Silva.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.