La Compagnie la Main Bleue, formée en 2015, crée et diffuse des spectacles pluridisciplinaires, conçus dans une démarche de mieux vivre ensemble. Les missions de médiation artistique sont importantes dans les projets artistiques de la compagnie, afin que les spectateurs puissent eux aussi s’essayer à la marionnette, au théâtre, à la musique…
Pour Bérengère Gilberton, le jeu consiste à tout faire, de la fabrication des marionnettes au scénario, du décor aux dialogues, de l’adaptation à…
Elle élabore un langage théâtral et marionnettique, basé sur la rencontre avec d’autres artistes, qui s’adapte à chaque forme littéraire, picturale ou musicale du spectacle qu’elle désire mettre en œuvre.
La compagnie a été créée en 2008 par Bérengère Gilberton, Marie-Laure Gilberton et Hélène Guichard. Elle s’est fondée autour d’une constellation d’artistes qui souhaitent regrouper et additionner les compétences artistiques. Le théâtre est au cœur du projet artistique de la Voix de l’Ourse, auxquels viennent se joindre l’art chorégraphique, le travail de la marionnette, la musique, le graphisme…
Le Théâtre de l’Usine a, entre autres, accueilli le spectacle jeune public Tistou les pouces verts de Maurice Druon, mis en scène par Hélène Guichard.
Le Klou est une compagnie construite dans la continuité du travail effectué par Jean-François Maurier et son équipe au sein de la compagnie le Crik, dissoute en 2012.
« Pour l’essentiel, nous entendons poursuivre un travail de création en partant de nos recherches sur le clown de théâtre. Le rire et sa fonction vitale sont au centre de nos préoccupations et de notre démarche. Il n’exclut ni la pensée, ni l’émotion, il les facilite par la mise à distance qu’il impose et nous le souhaitons insolite, insolent, poétique, dérangeant peut-être. Nous le mettons au service d’une réflexion critique, de liberté et de rapprochement avec le public, en créant notre propre répertoire sans écarter la possibilité de nous appuyer sur des textes préexistants, théâtraux ou non. »
La démarche de chorégraphe de Marie-Laure Gilberton s’inscrit dans un parcours atypique de danseuse et de comédienne. Passionnée par ces deux disciplines, elle glisse d’un univers à l’autre, à la rencontre d’une multitude de gens dans les différents milieux qu’elle côtoie (théâtre, danse, cinéma, musique…).
Sa recherche chorégraphique s’appuie sur des inducteurs multiples (textuels, picturaux, musicaux, dramaturgiques…). Sa danse est très fortement empreinte de théâtralité. Elle souhaite que le sens émerge d’une manière immédiate, que la danse raconte une histoire et poétise le quotidien. Elle explore tous les signaux minuscules qui apparaissent dans la communication des hommes entres eux, au-delà des gestes et des mots.
L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre. La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde : 1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc… 2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”. Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.
Théâtre et démocratie, conférence tenue par Hubert Jappelle le 26 mai 2005 à l’Université de Cergy-Pontoise.