Chargement Évènements

« Tous les Évènements

  • Cet évènement est passé

HANDEL VERSUS BONONCINI

_Ensemble Il Groviglio_

Dimanche 19 février 2023 à 16h00

« Tweedle-dum et Tweedle-dee! » – Cette citation d’une poésie publiée dans un journal londonien en 1725 vise la rivalité entre les compositeurs d’opéra G. Bononcini et G. F. Haendel. Lorsque Bononcini, 15 ans l’aîné de Haendel, vint en Angleterre en 1720 après des années de voyage à Rome via Venise et Vienne, la Royal Academy of Music de Haendel, la première compagnie d’opéra londonienne, qui nous donna Giulio Cesare, Ottone et Rodelinda, avait déjà décollé à un excellent départ en 1719.

Ce programme s’inspire d’une anecdote très connue qui eut lieu le 6 juin 1727, à l’occasion d’une réplique de l’opéra « Astianatte » de Bononcini où les deux primadonnas rivales Francesca Cuzzoni et Faustina Bordoni chantaient. Les partisans de l’une et de l’autre présents à cette représentation ne s’intéressaient ni à l’œuvre ni au compositeur mais seulement à faire prévaloir leur favori. En présence de la princesse Carolina de Galles, Faustina Bordoni se mit à chanter et la « faction » « cuzzonienne » ne tarda pas à huer et à se moquer de sa grande rivale. La bagarre fut inévitable. Les chanteuses furent saisies d’une crise d’hystérie assez violente qui culmina en une série de gifles, d’arrachage de cheveux et d’insultes indicibles et la représentation dut être interrompue. 

Malgré cela, Bononcini sut comment séduire son public londonien avec ses opéras italiens. Des temps forts lyriques sur le thème de l’amour et de la jalousie, du triomphe et de la vengeance, du désespoir sauvage et de la tendre dévotion sont au programme.

Il Groviglio 

Michel Coppé, Yaoré Talibart violons

Adrien Alix viole de gambe

Léo Brunet théorbe

Marco Angioloni ténor & direction 

7€ à 18€ Tarif A | Durée : 1h15 | Tout public

Ténor & direction Marco Angioloni
Violons Katia Viel et Corinne Raymond-Jarczyk
Alto Alexandre Garnier
Musiques de Scarlatti, Leo, Vinci et Porpora

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.