Residence territoriale artistique et culturelle en milieu scolaire : À l’ombre de soi, Récits d’exils

septembre 2019 – juin 2021

Depuis quelques années, le Théâtre de l’Usine mène une politique de décentralisation sur le territoire du Vexin. Dans ce cadre, entre 2019 et 2021, une résidence d’artiste en milieu scolaire À l’ombre de soi : Récits d’exil, a eu lieu grâce au soutien de la DRAC IDF, du Conseil Départemental 95 et du PNR.

En partenariat avec le Collège des Hautiers à Marines, le Lycée professionnel du Vexin à Chars, la ville de Marines, et diverses associations d’aide aux migrants (la Cimade, France terre d’asile…), l’ambition de ce projet est de permettre à ces publics de découvrir le processus de création. Par le biais d’ateliers de pratiques autour du masque, du théâtre de marionnette, du film d’animation, il s’agit de fédérer les publics autour d’un projet commun, de faire pénétrer la culture au sein des établissements, de rencontrer des artistes et d’offrir la possibilité de pratiquer un art, de s’ouvrir à de nouvelles cultures, de réfléchir ensemble, de prendre la parole, de débattre.

Avec pour point de départ le texte Les Ombres de Vincent Zabus et sa mise en scène par les artistes Agnès Gaulin et Christophe Hardy, la thématique de l’Exil aura été le fil conducteur de ce magnifique projet.

Les acteurs et actrices du projet

Artistes intervenants

Stéphanie D’Amiens d’Hebecourt, Vincent Blanot, Agnès Gaulin, Christophe Hardy, Raphaëlle Kerbœuf, Aline Parmenon et Michaël Périé.

Etablissements scolaires participants

  • Lycée des métiers de Chars, établissement pilote 1 classe terminale CAP électricité / 1 classe terminale Électrotechnique Bac Pro / 1 classe de seconde Métiers de la sécurité / 1 classe Terminale Métiers de la sécurité.
  • Collège Les Hautiers de Marines 2 classes de sixième générale plus des élèves de sixième SEGPA.

Structures partenaires

  • L’association la CIMADE
  • France Terre d’Asile
  • Cinéma Utopia
  • Festival Migrant’scène

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.