Rafael Batonnet

Après un cycle de trois ans au CNR de Cergy-Pontoise et des études universitaires de lettres et civilisations espagnoles, il découvre le clown en même temps que les arts de la rue en participant à la création et à la direction de la compagnie de théâtre de rue Les Matatchines en 1995. Il intègre en 1999 la compagnie de son ancien professeur, Hubert Jappelle. Avec lui, il participe à une douzaine de créations : L’Histoire du Soldat de Stravinsky et Ramuz, L’école des femmes de Molière, La station Champbaudet de Labiche, La putain respectueuse de Sartre, La Controverse de Valladolid de Carrière, Les Justes de Camus…

Parallèlement à son aventure au sein de la Compagnie Hubert Jappelle, Rafael intègre en 2004 la compagnie Le Crik, devenue depuis Le Klou, compagnie de clown de théâtre sous la direction de Jean-François Maurier, avec qui il crée Fin de patrie, Rêve général, On s’en fout qu’ça soit beau et plus récemment Les Acharnistes.

► Pour en savoir plus à propos de Rafael Batonnet, nous vous invitons à découvrir son site professionnel.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.