Marie-Charlotte Biais

Depuis sa sortie d’école (CNSAD 2000), Marie Charlotte Biais travaille en tant que comédienne sous la direction de différents metteurs en scène : Dieudonné Niangouna, Thierry Bedard, Eric Da Silva, Jérémie Scheidler, Heidi Brouzeng, Joël Jouanneau, Thierry Collet, Alain Timar… et en tant que pilote de projet, au sein de la compagnie La Controverse qu’elle crée avec Jeanne Videau en 2009, comme dans d’autres compagnies, toujours sur des textes contemporains, souvent en collaboration directe avec les auteurs. En 2002, elle monte Extermination du Peuple de Werner Schwab adapté pour acteurs et marionnettes. En 2003 elle répond à une commande et monte Bonheur d’Olivier Coyette. Entre 2005 et 2008 elle monte le triptyque Carmelle etc…, solos pour acteurs et marionnettes pour adultes, sur des textes de Vincent Macaigne, Léo Pajon et Balthazar Voronkoff. En 2009 elle commence un travail de recherche et de performances sur le monde de l’enfance et clos le cycle en 2011 avec la création du spectacle pluridisciplinaire Angles mortS d’après des textes de Barbara Robert. Dans son travail de metteur en scène, elle explore les espaces de la pluridisciplinarité en empruntant les voies du théâtre dit « visuel », par l’utilisation d’outils tels que l’objet et la marionnette, la vidéo, le corps dansé. Elle cherche en évitant toute forme de hiérarchie entre les disciplines, à composer un vocabulaire qui lui/leur soit propre, à chaque artiste mobilisé sur le projet, de l’auteur à l’interprète.

En 2020, Marie-Charlotte Biais crée le spectacle Karnaval qu’elle devait présenter au Théâtre de l’Usine en 2020. Le spectacle est reporté au printemps 2022. Elle travaille actuellement sur la résidence de recherche et de création La Planète des Hommes au Théâtre de l’Usine.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.