Hélène Guichard

Elle se forme à l’école Florent avec V. Nègre et JP Garnier et au CNR de Cergy dans la classe d’Hubert Jappelle dont elle intégrera la compagnie en 1999 dans L’atelier de Grumberg. Elle joue avec lui Labiche, Molière, Ionesco, Camus… Elle travaille également avec Sophie Fribourg pour L’Oiseau d’Or, un opéra conté pour enfants. Elle rejoint le Théâtre du Tricorne dirigé par A.Bernard-Brunel pour La cantatrice chauve de Ionesco et Les Bonnes de Genêt. Elle participe à la création de la compagnie La Voix de l’Ourse en 2008, y coécrit et joue Les mangeuses de pommes et tourne actuellement La poussette à histoires, spectacle jeune public. Parallèlement à sa carrière de comédienne de théâtre, elle tourne des courts métrages, des films institutionnels, fait des voix pour des enregistrements pédagogiques et intervient en entreprise.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.