Elisa Monteil

Comédienne, performeuse et créatrice sonore, elle réalise des pièces de fictions et des documentaires radiophoniques, pour Arte Radio (Tordre le paysage, Wendy et moi, La vie de château…) et France Culture (Des corps et des cordes), mais également pour la revue Jef Klak (Sorcière, sorcières). Elle collabore depuis 2011 avec la performeuse et metteuse en scène Rébecca Chaillon, en tant qu’interprète et assistante à la mise en scène, ou créatrice son.

En tant que comédienne et créatrice son, elle a travaillé notamment avec le circassien Camille Boitel (Cie L’Immédiat), les metteurs en scène Louise Dudek (Cie M42), Anthony Thibaut (Cie La Nuit te soupire), Armel Veilhan (Cie Théâtre A), Yan Allégret (Cie So Weiter). Elle participe comme performeuse au dernier film d’Emilie Jouvet, My body my rules. Elle réalise avec Laure Giappiconi et La Fille Renne des courts-métrages qui abordent les corps et les sexualités, remarqués en 2018 au Festival du Film de Fesses de Paris, et au Porn Film Fest de Berlin.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.