Alain Gueneau

Alain Gueneau intègre la classe d’Art dramatique du CNR de Cergy-Pontoise en 1988 où il fait la rencontre d’Hubert Jappelle qui en est le professeur. Très vite, ce dernier lui offre ses premiers rôles professionnels au sein de sa compagnie implantée au Théâtre de l’Usine. Cette collaboration n’a jamais cessé depuis : parmi les auteurs joués par Alain Gueneau dans les mises en scène d’Hubert Jappelle, citons Strindberg, Molière, Ramuz, Grumberg, Ionesco, Marivaux, Labiche, Beckett …

Formé à la marionnette par Hubert Jappelle, il joue dans la plupart de ses spectacles pour marionnettes. Il travaille avec la compagnie Pipasol pour le jeune public. Il était à l’affiche du Théâtre des Déchargeurs dans la pièce Mickey la torche, mise en scène par Didier Delcroix.

Alain Guéneau met en scène En attendant Godot en 1995 et Fragment de théâtre I pour l’inauguration de l’exposition Les écrivains de la conscience européenne en 1998.

Théâtre et Démocratie

L’être humain est un être essentiellement social et non un être solitaire comme le défendait Jean-Jacques Rousseau. L’individu a besoin des autres pour survivre.
La démocratie cherche une règle commune permettant de vivre ensemble, de s’accorder, de corriger les injustices et d’éviter les massacres. De fait, elle cherche à résoudre une contradiction qui naît des deux principes sur lesquels elle se fonde :
1) égalité des conditions d’accès pour tous au savoir, aux droits, etc…
2) indépendance, autonomie de chaque individu. C’est dire avec Jacques Rancière, que “la crise est consubstantielle à la démocratie”.
Aujourd’hui, si l’on écoute Alexis de Tocqueville, ce serait l’individualisme qui menacerait notre démocratie : la conception que nous avons de la liberté moderne se fondrait sur le seul progrès de notre confort personnel… Le théâtre peut, modestement certes, s’opposer à cette dérive dangereuse en réveillant le sentiment du collectif. Oui, “le théâtre est bien un lieu de parole qui rassemble un groupe humain, mettant en présence réelle spectateurs et acteurs. Il contribue à maintenir l’usage d’une parole (sonore et signifiante) et reste de ce fait un lieu fondamental de la réorganisation sociale, où se maintient et se développe une culture commune (...). La notion de ce théâtre démocratique ne s’appuie pas sur le postulat totalitaire inepte que nous aurions tous à devoir être égaux et tous ensemble à fusionner dans une même émotion mais elle se fonde sur le fait que nous sommes tous semblables en tant que membres appartenant à la même espèce. Semblables et différents.